La prostitution enjolivée par la culture française

Publié le par pelenop

La culture franchouillarde a toujours considéré la prostitution comme une activité joyeuse et agréable. Les hommes fréquentaient les filles de joie et ne s'en cachaient pas. Les artistes dits de gauche compatissaient même au sort des prostituées. Cette prise de position était censée montrer qu'ils étaient ouverts d'esprit, qu'ils étaient proches des revendications des péripatéticiennes parce qu'ils les côtoyaient.
Brassens a laissé une chanson en leur hommage : la complainte des filles de joie.

Mais cette chanson ne fait que énumérer les petits tracas d'une prostituée : les hommes sales, les comportements violents, les maux de pieds, les grossesses... Mais ce qui désespère Brassens c'est que ces femmes ne se marient jamais.

"Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour {x2}
Qu'ell's se marient vingt fois par jour {x2}
La noce est jamais pour leur fiole
Parole, parole
La noce est jamais pour leur fiole"

Mais jamais il n'est fait mention de leur avillissement corporel et spirituel ! Pour Brassens, la prostitution est un métier comme un autre.

"Qu'ell's leur fassent la courte échelle {x2}
Pour monter au septième ciel {x2}
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent
Parole, parole
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent"

Le fait même qu'il les fréquente serait pour lui un acte de bravoure, donner son argent pour sortir ces pauvres filles de leur misère.
C'est une image romantique que Brassens donne des prostituées et non une revendication contre leur condition de vie, la violence de leur vie, la remise en question de l'activité de prostitution.


Un autre exemple est la vision de la prostitution dans la culture cinématographique française. Par exemple dans les films d'Audiard et plus précisément dans le film elle fume pas, elle boit pas, elle baise pas mais elle cause, le fait que les hommes fréquentent les prostituées est abordé comme une pratique normale dans la vie des hommes.




Encore une fois le fait de faire référence aux prostituées est quelque chose de normal.
La prostitution existe, Les femmes qui offrent leurs services sont là pour les hommes donc autant en user.

"La fréquentation des salons m'a appris une chose: à ne plus chercher à acheter au coin des rues ce que l'on trouve gratuitement auprès des femmes du monde." Audiard

 

Ces chansons, dialogues sont considérés comme des biens de la culture française. Les prostituées sont donc vues, par ces hommes, comme un fait, jamais remis en cause, une existence. La culture franchouillarde se fait fierté de ses catins or ces femmes étaient victimes de leur condition. Et cela n'est jamais mis en avant !

Publié dans Culture

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